Ô âme bienheureuse , tu t'exiles sur la croix ;
Là où repose la tête de ton Bien-Aimé ,
Là où les clous transpercent les mains et les pieds ;
Les épines ont fait saigner son front ,
Le sang précieux jaillit de toutes les blessures ;
Jésus y souffre du monde ,
Le monde ne peut l'atteindre ,
Maintenant qu'Il est hors de portée ;
L'humiliation est à son paroxysme ,
L'humanité ne peut aller plus loin ,
Ses limites sont atteintes ;
Mais pour toi le mystère se révèle ;
Ô mon âme tu descends de la croix ,
Tu suis ton Bien-Aimé que portent des bras d'hommes ,
Tu es en Lui !
Il est en toi !
Le monde se rit de ta faiblesse ,
Mais toi mon âme tu es invulnérable ,
Car Jésus est en toi ;
L'Esprit soufflé du Fils rejoint les mains du Père ;
Elles s'ouvrent sur le monde ,
Faiblesse aux yeux des hommes , que ce corps qui descend ?
Puisssance de l'Esprit qui brûle au sein du monde ;
Ô fragilité des hommes !
Ô fatuité du monde qui croit tout réguler ;
Tu crucifies le corps sur la croix ,
Mais la peine y est joie ,
La souffrance espérance ;
Car l'âme est délivrée du péché qui l'entache ,
Douce fiancée de Jésus qui se donne ,
Il est tout à toi !
Tu le contemples dans le silence et dans la paix ,
Tu es tabernacle vivant ,
Il est amour ;
Alors tu entres dans la famille de l'amour ,
Alors tu jubiles ,
Tu es dans l'adoration ;
Le Père te donne son Fils
L'Esprit vous brûle d'amour
Tu es , en Trinité , tabernacle sacré .